S’entretenir de la poésie. À quoi bon ? demandait le penseur, et il ajoutait « [ À quoi bon] les
hommes de l’art (Dichter) en temps nécessiteux
». Est-il encore temps ?

mardi 14 juin 2011

Emanuele Coccia





Dans cet essai dense et limpide, savant et profond, érudit mais sans lourdeur aucune, Emanuele Coccia s’interroge sur la sensibilité, sur la vie sensible. Ce livre est donc en premier lieu une réhabilitation de la sensibilité. De fait, par la sensibilité nous tenons au monde et le monde tient à nous. Mais cette réhabilitation prend aussi la forme d’une réflexion inattendue sur l’image – cette modalité par laquelle nous rendons sensibles les idées. L’image n’est-elle pas la forme sensible de l’autre ? Le sensible n’est-il pas le lieu de production et le réceptacle des images ? A travers de brefs paragraphes qui invitent au rêve et à la méditation, cet essai riche et stimulant s’articule en deux parties qui tendent, la première à définir ce que nous appelons sensibilité, vie sensible, la seconde à penser le rapport de l’image et de la sensibilité.